Comme chaque année, le parc départemental de la Courneuve reçoit des spectateurs venus de la France entière et même de plus loin pour certains, dans un seul but : vivre un week-end hors du temps en participant à la fête de l’Humanité. Reportage.
Au fil de la journée, les allées se remplissent doucement. Les bénévoles s’activent tandis que les campeurs dorment encore. Les premiers visiteurs arrivent, la Fête de l’Humanité peut recommencer. Après une première journée placée sous le signe des retrouvailles, des prétendants à la Présidentielle sont attendus de pied ferme.
La fumée de merguez grillées emplit les allées. Les plus jeunes jouent au basket pendant que les plus anciens se retrouvent devant leur repas. Les mêmes mots planent dans les barnums installés pour l’occasion : les primaires de la gauche et les élections 2017. Bien avant les concerts et la fête, une après-midi riche en annonces attend les spectateurs. Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg viennent, chacun leur tour, répondre aux questions des journalistes de L’Humanité devant leurs sympathisants.
Jean-Luc Mélenchon, accueilli par le Parti de Gauche, profite de l’occasion pour annoncer le slogan de sa campagne électorale : « L’avenir en commun ». Scène plutôt cocasse, la musique assourdissante des auto-tamponneuses d’en face gêne les auditeurs ainsi que le leader de « la France insoumise ». Le cocktail détonnant de la Fête de l’Humanité fait sourire la majorité de l’assemblée.
Le début de la soirée
Désormais, place à la fête ! Dans une allée immense, tous les pays du monde se côtoient à travers des stands vendant aussi bien des bijoux, des livres que de quoi se restaurer sur place. Manger un bretzel allemand suivi d’empanadas – spécialités argentines – accompagnés de rhum cubain, les gourmets ont l’air ravis.
Plus que le melting-pot gastronomique, c’est la diversité des spectateurs qui fait la force de la Fête de l’Humanité : des jeunes, des moins jeunes, des beaucoup moins jeunes, une population de tous horizons… Comme le dit Fabien, militant du Cher, « on vient ici dans l’idée d’échanger des idées et de partager des moments avec des personnes qu’on ne côtoie pas forcément ». À chaque stand, la musique retentit et bien souvent, elle reflète la région de provenance des militants. Comme devant celui des Pyrénées-Atlantiques où résonne l’hymne des rugbymen locaux de l’Aviron Bayonnais, la Pena Baiona. Le soleil redescend tout doucement et les basses commencent à résonner au fond du parc. Tout au bout, au bas d’une colline, se tient le dernier ingrédient, et pas des moindres, faisant le succès du festival : la Grande Scène.
Les concerts
Ambiance électrique sur la plaine ! Les plus jeunes spectatrices sont déchaînées à l’idée de voir le groupe de rock britannique « The 1975 ». À l’arrivée de Matthew Healy, le chanteur et leader du groupe, les hurlements aigus des fans gagnent la scène. Chaque passage de caméra dans la foule est l’occasion de voir les messages des groupies adressés envers un des membres du groupe. Les néophytes apprécient le rythme des chansons. Par excès d’enthousiasme, certains entonnent tant bien que mal les chansons. D’ailleurs, Axel n’en pense pas moins : « l’important n’est-il pas de participer ? ». Pour le prochain artiste, Axel n’aura plus d’excuse ! Son répertoire est connu de tous. Une chevelure blonde apparaît sur scène, la foule crie son prénom, il entonne ses premières paroles, Michel Polnareff vient d’arriver. Bière dans une main, drapeau dans l’autre, les fans sont aux anges. Au même moment, des mini-concerts sont organisés au quatres coins des lieux. La fête bat son plein et continuera jusqu’à tôt le lendemain matin pour les campeurs …
Gaël Chica